Portrait d’ancien : Jérin Prabakaran, Adjoint à la Responsable du Pôle Espace Vert - Pleine Commune

Portrait d’ancien : Jérin Prabakaran, Adjoint à la Responsable du Pôle Espace Vert - Pleine Commune

Jérin Prabakaran, adjoint à la responsable du Pôle Espace Vert de Pleine Commune, incarne un parcours atypique et inspirant. De la restauration à l’aménagement paysager, il a su faire de sa passion pour l’environnement un engagement professionnel. Entre gestion stratégique, pilotage opérationnel et sensibilisation à la biodiversité, il œuvre au quotidien pour des espaces verts alliant qualité de vie et respect écologique. Un métier porteur de sens et de défis.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m'appelle Jérin Prabakaran, j'ai 35 ans. Je suis actuellement adjoint à la responsable du Pôle Espace Vert pour Pleine Commune, une collectivité territoriale qui regroupe neuf villes dans le 93 : Aubervilliers, La Courneuve, Stains, Villetaneuse, Épinay, Pierrefitte, L'Île-Saint-Denis, Saint-Denis et Saint-Ouen. Je travaille à la gestion des espaces verts, en collaboration avec les services de la voirie, de la propreté et de la collecte, tout en soutenant les initiatives citoyennes et solidaires, notamment à travers l'économie sociale et solidaire (ESS).

En quoi consiste votre métier ?

Mon rôle est de mettre en œuvre les politiques publiques liées aux espaces verts à l'échelle du territoire. Cela inclut la gestion durable du patrimoine floral, le patrimoine arboré, les politiques de rafraîchissement urbain, les aires de jeux, ainsi que la logistique et le matériel horticole. Je participe également à l'élaboration des budgets et au pilotage des projets d'aménagement, qu’ils soient internes ou confiés à des prestataires.

Mon travail s’articule autour de trois facettes principales : la stratégie, l’opérationnel et le management RH. Je fais le lien entre les besoins des usagers, les politiques publiques et les agents sur le terrain, notamment les jardiniers paysagistes.

Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ?

Ce qui me plaît le plus, c'est d'avoir l'impression d'être utile. Mon travail me permet de contribuer à des actions respectueuses à la fois de l'homme et de l'environnement. Être acteur du changement et proposer des espaces verts qui répondent aux enjeux écologiques tout en améliorant la qualité de vie des habitants, c'est une grande satisfaction. Ce poste donne vraiment du sens à mon engagement professionnel.

Quelles sont les qualités nécessaires pour travailler dans ce secteur ?

Il faut combiner trois types de savoirs :

  1. Savoir : Une connaissance approfondie en management, une sensibilité environnementale et des compétences techniques.

  2. Savoir-faire : La capacité à organiser le travail, piloter des projets, et mettre en place des outils collaboratifs.

  3. Savoir-être : Être bienveillant, à l'écoute, dynamique, autonome, et savoir déléguer tout en restant ouvert au travail d'équipe.

Enfin, dans le cadre de la fonction publique, le sens du service public est primordial. Cela signifie adhérer à une vision collective et à des valeurs d’intérêt général.

Quel est le plus grand challenge que vous rencontrez ?

Mon principal défi est de réussir à changer le paradigme autour des espaces verts et de la gestion des territoires. Il faut repenser les pratiques, intégrer davantage de nature en ville, et redéfinir ce que signifie la beauté dans l'espace public. Une prairie sauvage, par exemple, peut ne pas correspondre aux standards esthétiques traditionnels, mais elle est essentielle pour la biodiversité. Ce changement passe par beaucoup de pédagogie, que ce soit auprès des agents, des citoyens ou des élus.

Quel a été votre parcours professionnel et académique ?

J'ai suivi un parcours atypique. J'ai commencé par un BTS en informatique, mais ce domaine ne me correspondait pas. J'ai ensuite travaillé dans la restauration, ouvert un bar à vin, fait de l'événementiel et de la brocante. J'ai également été bénévole dans une association de jardins partagés, où j'ai découvert ma passion pour le paysage et l’environnement.

À 26 ans, j’ai repris mes études pour un BTS en aménagement paysager à Saint-Philippe. Cette formation m'a donné les bases techniques, et le reste de mon apprentissage s'est fait sur le terrain, à travers l'auto-formation, des lectures, des séminaires et des échanges avec des professionnels. J'ai ensuite travaillé dans des entreprises privées, puis dans une association d'insertion par l'activité économique, avant d'intégrer la fonction publique.

Pourquoi avoir choisi le BTS à Saint-Philippe ?

À l’époque, les BTS en apprentissage n’étaient pas accessibles pour les plus de 25 ans. Saint-Philippe était l’un des rares établissements à accepter des candidats comme moi. Le directeur de l’UFA m’a donné ma chance, et j’y ai trouvé un environnement d’entraide, où l’on valorisait les parcours atypiques. Cette expérience a été déterminante pour la suite de ma carrière.

Un conseil pour les jeunes ou ceux qui souhaitent reprendre leurs études ?

Mon conseil est de toujours suivre ce qui vous passionne. Nous passons tellement de temps au travail qu’il est essentiel de faire quelque chose qui nous plaît. La progression professionnelle et sociale devient naturelle quand on est aligné avec ses valeurs et motivé par son métier.

Pour ceux qui envisagent une reconversion, il ne faut pas hésiter à prendre des risques. Cela peut être difficile, mais l’effort en vaut la peine. Dans mon domaine, nous avons la chance de pouvoir rendre le monde meilleur. C’est un enjeu important qui mérite qu’on s’investisse pleinement.

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